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Olivier Emphoux l’embaumeur, le retour aux sources de la mort.

Olivier Emphoux, vous êtes Français et vous exercez le métier d’embaumeur (Thanatopracteur).

J’ai fait connaissance de votre travail et de vos expériences dans l’entrevue donnée à TVlibertés, j’ai été très intéressé et très respectueux de la vision de votre travail. Merci infiniment de cet apport profond et fécond.

Vous avez vécu des expériences que l’on peut nommer « paranormales » dans l’exercice de votre métier.

J’aimerai en premier lieu vous poser des questions sur des sujets très ignorés :

  • Si l’on compare, 3jours après le décès, le corps d’une personne non embaumée avec le corps d’une personne embaumée, Quelles sont les différences physiques concrètes ?

Pour apporter une réponse nous parlons de thanatopraxie: les différences physiques concrètes  entre une personne pour laquelle il y a eu des soins de conservations sont l’absence d’odeurs, le visage et le corps extérieur ne sont pas touchés dans leur intégrité, nous pourrons dire que cette personne a l’apparence extérieure du sommeil, – pour la personne qui n’a pas eu de soins de conservations si elle est dans un environnement où il y  a pas de déplacement d’air,  par exemple dans une chambre : il y a un risque d’odeurs, de ballonnements du ventre dus aux gaz de décomposition qui vont commencer à apparaitre, l’épiderme de la peau va perdre sa texture intérieure et visuelle normale pour changer de couleur, le troisième jour en rapport à la question est fondamental pour le départ de la décomposition. Mais il y a des différences selon le lieu du décès, la durée, l’état du corps du vivant…

 

  • L’embaumement est-il dans nos sociétés occidentales le remplacement du sang par un liquide conservateur (formol ou autre?) ou y-a-t-il d’autres apports ?

Non, il n’y a pas d’autres apports.

La thanatopraxie est le principe d’une injection artérielle d’un liquide à base de formol dilué dans de l’eau, il y aura sortie de sang pour ne pas déformer le corps humain qui est clos.

 

  • Assiste-t-on, culturellement à travers l’embaumement à un refus d’assumer la réalité : soit le processus de décomposition du corps ?

 Ce réflexe de demander à ce qu’un thanatopracteur fasse son travail, est un réflexe d’une partie des personnes pour lesquelles le refus de la réalité est le plus important, la peur de la mort qui est toujours soudaine, imprévisible. Il ne faut pas oublier que cette technique ce recours à la thanatopraxie n’existe pas dans les sociétés dites « primitives ».

 

  • Finalement, la mort physique est-elle niée ? nous faisons semblant que…après la mort, le corps reste avec un aspect quasiment vivant !

La mort physique est une crainte, on peut dire : elle est niée, principalement dans des sociétés matérialistes.

Explorons ce qui se passe sur les plans spirituels après le décès physique

  • Vous avez été témoin, lors de votre travail de phénomènes que l’on nomme « paranormaux », voulez-vous les présenter ?

J’ai commencé à travailler comme fossoyeur et porteur en 1988, puis deux années après étant devenu un thanatopracteur ou embaumeur comme le disent les anglo-saxons; j’ai été le témoin de phénomènes paranormaux. Depuis le début, il m’a fallu m’y habituer; et le temps les mois les années me l’ont permis. Ces phénomènes paranormaux auxquels j’ai été le témoin au contact de défunts ne dépassent pas 10 % de tous les défunts dont je me suis occupé.

  • J’ai été le témoin de cas de lévitation : un au début de ma carrière dans la chambre du défunt, puis quelques années plus tard dans la morgue d’un hôpital, déplacements d’objets, cris d’enfants décédés enfermés dans leur cercueil avant l’inhumation, odeur qui se diffuse dans une pièce, hausses de la température du corps au point que je ne pouvais pas le toucher sous peine de me brûler, dans une pièce d’une morgue un givre blanc une sorte de neige a tout recouvert l’intérieur, des lampes, télés… qui s’allument d’elles mêmes alors que le courant a été coupé au compteur électrique……. . Je perçois, je vois des manifestations dites paranormales, j’ai cette faculté, ce n’est pas un don, je ne suis pas un médium ou un voyant. Je n’ai pas perdu la véritable nature de l’humain.
  • Avez-vous ressenti une demande de la part de ces âmes ? Un appel ?                   Une souffrance ?

Je n’ai jamais ressenti un message dans ce sens, mais des manifestations qui m’y ont fait penser: lorsque vous ne pouvez pas toucher le corps sous peine de vous brûler cela veut dire que la personne en veut pas que vous la touchiez, et puis entre autre une dame avait des larmes qui coulaient au coin de son œil droit avec un visage serein comme pour me remercier de m’être occupé d’elle.

 

  • Ces phénomènes paranormaux apparaissent-ils dans un certain délai après le décès?  À quel stade de préparation du corps ?

J’interviens en qualité d’embaumeur dans un laps de temps entre quelques heures et maximum de un jour après le décès pour la majorité des manifestations paranormales auxquelles j’ai pu être le témoin.

Quelques fois à titre exceptionnel j’interviens plusieurs jours, voire des semaines après le décès pour la conservation de corps autopsiés, mais pour ce cas les manifestations sont très très rares.

La tradition Chrétienne demande d’attendre 3 jours avant d’enterrer ou d’incinérer le corps. De plus Karl Youg décrit le sang comme le siège de l’âme.

  • Avez-vous observé des phénomènes paranormaux différents selon les deux situations possibles (conservation du sang ou remplacement du sang)

J’ai observé des phénomènes paranormaux selon qu’il y ait eu ou non des soins de conservation pour les personnes. Mais mon analyse de thanatopracteur ou embaumeur selon un terme anglo-saxon n’aborde pas cet aspect.
 

  • Faisons une fiction, Nous sommes dans un monde parfait, nous réfléchissons sans tenir compte des lois règlements existants, comment concevez-vous le processus adapté pour les corps et les âmes ?

Le monde parfait, et si nous réfléchissons, sans tenir compte des lois règlements existants, nous prendrons pour réalité ces mirages qui s’offrent devant nous, nous écouterons ce chant des sirènes blanches et nous irons nous briser sur ces rochers. Prendre des chemins de traverse ne mène à rien, sauf à perpétuer ce schéma qui perdure depuis la fin du septième jour après la « faute originelle », où l’être humain est en perdition.

Le paradis par la faute de l’humain a disparu et cela va continuer, mais si nous regardons de près, dans le Paradis, au début il y a avait l’humain, les animaux et toutes les autres formes de vie. Je pose une question : quelle est la forme de vie qui n’a pas trahi, entaché, la vie du Paradis ? C’est l’animal et les autres formes de vie, à l’exception de l’humain.

Le constat cette forme de vie qui a trahi la parole de « Dieu », et celle qui continue sur sa lancée à trahir, martyriser, tue par plaisir, insouciance, ces mêmes animaux qui n’ont pas fauté. L’être humain a rendu objet toutes les formes de vie sur terre, il a rendu objet la mort, il ne peut pas être autrement que de se voir effrayé par la mort, ou l’occulter. Nous devrions venir en aide à ces animaux qui n’ont pas trahi, qui n’ont pas engendré la faute originelle.

  • Je suis un embaumeur avec pour compagne la mort depuis de très nombreuses années, je suis un privilégié que la mort m’est laissée voir par ses yeux. Je n’échangerais pas ma place pour tout l’or du monde, sauf pour aider mon prochain ou les animaux.

 

Dernière question ?

  • Au terme de toutes ces expériences, quelle est votre conviction profonde ?

Je ne suis plus le même être humain que j’étais au début de ce voyage initiatique que j’ai entrepris alors que j’avais 27 ans en devenant un fossoyeur puis thanatopracteur. La mort est un faux problème, on ne peut aborder la mort en y pensant, en se posant des questions dessus, c’est la meilleure façon de faire comme ces insectes qui se heurteront contre cette vitre voyant une lumière, une réalité, qu’ils pensent exister de l’autre côté.

Le point de départ est l’être humain, il faut se recentrer sur la véritable nature de l’être humain pour aborder la mort qui perdra alors cette qualité principale de fin comme il lui est attribué; alors sera-t-elle devenue un simple accessoire de vie terrestre. L’être humain, de par sa naissance physique devient corrompu, par cette colonisation matérialiste d’une société où il va évoluer depuis sa naissance physique.

Il est absurde de dire que la vie commence par le cri du nouveau-né elle commence pour un être bien plus tôt, et il est encore plus absurde de dire que la vie d’un être s’arrête par l’arrêt du cœur, et il est encore plus absurde de dire que la vie d’un être s’arrête par l’arrêt du cœur, mais bien par l’arrêt complet du cerveau et il y a un certain temps qui peut s’écouler jusqu’au moment où le cerveau va complètement cesser d’émettre !
D’où la problématique de dénommer à tort des évènements post mortem dits paranormaux et la réalité basique d’une fin de vie. Rendre objet son prochain et toutes les formes de vie, c’est se rendre objet soi-même, c’est rendre objet la mort. La mort n’est qu’une projection de nous même. Rendre objet soi même, autrui, la mort; c’est, en fin de vie, n’avoir comme solde de tout compte qu’un cercueil. Une vie passe aussi vite qu’une semaine de vacances aux sports d’hiver, et il est regrettable de voir des êtres humains pour eux-mêmes ne se baser que durant leur vie terrestre dans des biens matériels, le veau d’or, ces cris de fêtes foraines.

Nous ne sommes qu’une projection de nous-même.

De par notre conscience nous pourrons voir au delà du corps de chair et de sang au delà de notre mort, notre conscience verra évoluer nous-même et la mort, pour nous-même.

Le 1 mai 2018

Livre :

Entre mes mains Confidences d’un embaumeur Olivier Emphoux

par Annette Geffroy aux Editions de Monseny

 

Voici un article exhaustif , philosophique et spirituel d’Olivier Emphoux :

Olivier Emphoux, la mort n’est pas un objet !

2 reflexions sur “Olivier Emphoux l’embaumeur, le retour aux sources de la mort.

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