Le Monde Nouveau

Olivier Emphoux , la mort n’est pas un objet !

Le monde nouveau publie cet article d’Olivier Emphoux, lequel parle de la mort en connaissance de cause par son métier d’embaumeur et ses nombreuses expériences de manifestations post arrêt cardiaque dont il est le témoin dans son métier. À ce titre, il connaît ce que la société veut ignorer, ce que les familles veulent ignorer. Je reconnais une autorité sur ces questions à Olivier Emphoux sur ces questions.

En préalable lisez ces deux articles de témoignage d’Olivier Emphoux :

témoignage d’un embaumeur, Olivier Emphoux, la mort et l’âme

Olivier Emphoux l’embaumeur, le retour aux sources de la mort

Réflexions d’un embaumeur.

 A ce jour 20000 personnes sont passées entre mes mains, hommes, femmes, enfants, de tout âge sans distinction de race et de religion.  Morts naturelles, maladie, meurtres, accidents, tsunamis, accidents d’avions, tremblements de terre….. J’ai commencé mon métier d’embaumeur à l’âge de 27 ans, j’ai 58 ans, un long parcours rythmé vécu au sein de la mort. Le seul endroit où l’on peut voir ces manifestations de personnes décédées alors que l’on est près de leur corps. Aujourd’hui, je ne suis plus le même être humain mon esprit a changé. Cette société qui m’a reçu après ma naissance physique, et, ce que je vous livre, de mes réflexions, risque d’en étonner plus d’un.  L’image extérieure de homme que je suis, occupé à habiller, à faire en sorte que l’apparence du sommeil remplace le visage cruel de la mort des défunts, qui est allé chercher des corps sans vie terrassés par des tremblements de terre pour les ramener chez eux auprès de leurs proches, pulvérisés lors d’accidents d’avions, n’est pas un homme dur, blasé par la mort, bien au contraire, évoluant avec elle en permanence, sans sentiments, sans états d’âmes.

 J’ai toujours eu conscience, très jeune que la vie est précieuse.  Tout ce que je vois sur Terre, de par les agissements de mes congénères me donne froid dans le dos, comme si la vie était une abstraction dans son appréhension, dans sa conception et adaptation sur Terre.

Que ce soit les êtres humains ou les animaux et autres formes de vie ils subissent les assauts sanglants et meurtriers d’une meute sans nom d’êtres humains assoiffés de matérialisme, d’indifférence et d’agressivité. Ils imposent depuis des millénaires cette chape de plomb qui élimine l’humanité, la fraternité, la liberté, l’égalité, ainsi que la spiritualité. Et pourtant il est si simple de faire facile alors pourquoi compliquer ?

L’être humain qui est au  début de la hiérarchie, devrait en qualité de gardien du Jardin en assurer la quiétude, aider toutes les formes de vie, possédant à sa disposition les technologies, inventions, la science, le dit-progrès.  Nous assistons, malheureusement, à une mise en esclavage d’êtres humains qui naissent dans des parties pauvres du monde et qui meurent de faim depuis des siècles. Et, en plus à une élimination physique, permanente des animaux, et de toutes les formes de vie qui ne sont pas humaines. Pourquoi adapter le progrès à l’image de l’homme qui alors en pervertit le sens et ne vient pas en aide à son prochain ? L’intelligence artificielle, la robotique, aideraient des milliers et des milliers de personnes âgées, assistées de robots et pourraient rester chez elles, au lieu de finir dans des mouroirs. Mais oh combien damnable ! Il est mis en place des robots pour tuer des êtres humains, jusqu’à leurs disparitions.

En Angleterre (c’est dans ce pays, où travaillant comme embaumeur), j’ai eu à m’occuper de centaines d’enfants morts nés, décédés dans le ventre de leurs mères, assassinés ou malades. Des fœtus en vie dans le ventre de mères qui auraient tant aimé avoir donné la vie. Alors l’être humain a décidé, pour que se fasse le déroulement de la vie en société, de réglementer quand commence la vie et quand s’arrête la vie. C’est ainsi que la société dispose de ce que l’on appelle la Loi pour que la Cité perdure. De ces millions d’êtres humains décédés, que ce soit au tout début de leur conception, ou à un moment plus avancé dans cette période où l’avortement est autorisé, je peux dire que ces millions de vies qui ont été arrêtées par l’avortement, et, selon mon vécu est en fait un assassinat. Ce n’est pas parce que la forme de vie humaine au début de sa conception ne peut se manifester oralement (et pour cause !), que son prochain peut se permettre le droit de l’arrêter. Considérer son prochain et toutes les formes de vie sur terre comme objet, c’est considérer la mort et soi-même comme un objet, et mène à toutes les abominations possibles comme l’avortement.

Un être humain est issu d’un homme et d’une femme, tout ce qui est issu par procuration est une offense à l’image de Dieu.

Isaac Bashevis Singer disait « C’est Treblinka tous les jours ». C’est juste ! Il est des formes de vie qui servent comme matière première à faire vivre l’être humain du 21° Siècle avec les technologies qui lui permettent d’accéder à ce que l’on appelle le progrès. Les animaux en  paient un lourd tribu. On commence juste à s’interroger : Est-ce que l’animal a une conscience ? Est ce qu’il pense ? Est-ce ou non un objet ?  D’entendre ou de lire à ce jour ces interrogations est effrayant !

Dans les commerces sous les présentations aseptisés de restes de corps d’animaux bien présentés dans des emballages pour la consommation de l’humain. Je ne vois que souffrance, peur d’être dans un lieu que l’on appelle abattoir sentant la mort proche, aussi vite tués, aussi vite dépecés, aussi vite mis dans des emballages pour vendre leurs restes sous des dénominations qui font oublier qu’il s’agit d’animaux. 

Pour certains et certaines, il ne faut pas attendre pour faire la fête, les braises du barbecue sont rougeoyantes, on ne pense plus, on déguste sans penser à mal, entre amis. J’ai beaucoup d’admiration pour toutes ces personnes qui défendent la cause animale, même si parfois les efforts sont déconcertants, dont les végans, et ils ont raison ! Derrière ces morceaux de chair animale vendue sur l’étal de quelques magasins, il faudrait  pas prendre plaisir, à que l’on va manger, un steak, du boudin, du foi, ou autre. Derrière ces photos, pour faire commerce de ces restes de chair animale, apparaissent l’image d’animaux qui paissent dans des près verdoyants. Sans aucun doute, il y a le meurtre de formes de vie, pour disparaître dans le ventre d’individus qui vont ripailler non pour vivre, mais pour le plaisir de manger.

Les animaux ne sont pas des objets ce sont des êtres qui ont une sensibilité, ils ont la vie, en eux, ils sont comme nous.  La vie est sacrée et a cette conscience cette perception du monde. Le respect et l’empathie pour tout ce qui est vie doit exister, et aucune différence de sanction ne devrait exister. Des tristes exemples comme : martyriser,  tuer un animal, attacher  son chien à un arbre et l’abandonner en forêt, le laisser mourir de faim et de soif. Si on imagine l’inverse : martyriser et tuer un être humain, l’attacher à un arbre en forêt et le laisser mourir de faim et de soif. Pour l’animal, l’auteur de cet assassinat ce serait le Tribunal Correctionnel, et pour l’être humain l’auteur de cet assassinat, ce sont les Assises avec une sanction différente, parce que l’animal n’a aucun statut quoi que l’on dise.

Enfant, mes parents m’ont amené une seule fois voir un cirque, je leur ai demandé alors que je n’avais que 6 ans que je ne voulais pas voir ce spectacle. Malgré, mon jeune âge,  je pensais que ces animaux étaient mieux dans leur milieu d’origine. Cela ne m’a jamais quitté. Il est assez extraordinaire de voir que l’on fait commerce avec des animaux sauvages qui sont enfermés dans des cages, toute leur vie pour le plaisir de les montrer aux spectateurs. Sous les paillettes de Noël, ces cirques avec des animaux sauvages se cachent une réalité plus sordide. Ils sont capturés pour les expédier à des acheteurs qui vont les abaisser, les martyriser par des pressions pour faire ce que l’on appelle des numéros de cirque. Tous ces animaux, malheureusement n’ont pas le choix ils sont employés comme des esclaves, leur liberté à jamais perdue.  Lors des spectacles, tous ces enfants aux yeux pétillants, n’ont pas conscience de la cruauté de l’être humain, afin d’assouvir leur gagne-pain. Y en a-t-il un parmi tous ces bambins qui pense à la souffrance de ces bêtes ? Une fois le rideau baissé, si l’animal ne se comporte pas comme il faut, il sera battu, et quelquefois des morts violentes surviennent sans que personne ne s’y oppose, sans que ça dérange…La faune sauvage disparaîtra du monde, et des espèces en voie d’extinction sont exhibées dans des cirques comme animaux sauvages.

Je ne parlerais pas de la déforestation qui extermine jour après jour des espèces animales, des oiseaux…… Je ne parlerais pas non plus des nombreux abandons, des animaux avant les vacances d’été, cela perdure. Toutes recherches médicales a comme support les animaux qui vont souffrir servir d’expérimentation de matière première pour le progrès médical, quel destin, dans des laboratoires fermés !

La chasse à courre, une cruauté dont certaines personnes se vantent, comme si c’était un sport de haut niveau. La mise à mort d’un animal traqué par des meutes de chiens, des hommes assoiffés de tuer pour revenir avec un trophée m’exaspère. J’ai pu voir une vidéo tournée où l’on voit nettement un cerf sautant à l’eau pour échapper aux chasseurs et à une meute de chiens, puis rejoint par des chasseurs dans une barque où l’un d’entre eux se penche pour le poignarder. Un autre homme, de la barque saute sur lui pour lui enlever quelques restes de souffle de vie, l’attrape par les bois, et le plonge dans l’eau pour le noyer. Le combat est inégal mais la jouissance de la tuerie du sang versé est à son comble. Plus encore, je n’aurai jamais pu filmer ce genre de chasse, sans que je m’interpose et ne prenne  le parti du cerf.

Des personnes aiment se divertir devant des spectacles c’est leur droit, mais ce qui me dérange ce sont les corridas, le sang, la musique, la mise à mort d’animaux vivants pour le plaisir d’êtres humains sont autant d’ingrédients qui me donnent envie de vomir. On parle beaucoup des corridas comme un spectacle issu de traditions, de culture. Mais ces spectacles sanglants, reflètent une triste réalité, qui se perpétuera de génération en génération,  comme la haine, l’inconscience de l’être humain, autour des échoppes enfumées, alcoolisées, et pour couronner le tout avec une musique assourdissante.

Depuis que le monde existe, certains êtres humains considèrent leurs semblables avec plus ou moins de valeur ! ceux qui meurent de faim depuis des décennies, dans des contrées éloignées et que l’on ignore totalement, des formes de vie indifférentes, considérées comme des objets tout juste bon à être martyrisées, assassinées, comme les animaux… Toutes les formes de vie sont sacrées, et il faudrait que l’être humain grandisse et respecte toutes les formes de vie ici-bas. L’homme pour son confort de vie a rendu la réalité à ce qui lui est le plus favorable pour vivre dans l’égoïsme et l’indifférence la plus totale.

Je disais plus haut une phrase de Isaac Bashevis Singer « c’est Treblinka tous les jours » il y a ceux qui savent et qui ne disent rien, il y a ceux qui en tirent profit, il y a ceux qui ordonnent ce système concentrationnaire pour le faire perdurer, et il y a ceux qui s’y rallient par opportunisme. Il y a ceux qui vont combattre ce système concentrationnaire, ils n’ont pas attendu la crise des migrants pour leur venir en aide. L’appel de l’hiver 1954 de l’abbé Pierre, Coluche, ceux qui revendiquent les Sex Pistols Trust……., les anonymes Mr et Md tout le monde. Il est des hommes et des femmes qui avec leur maigre moyen financier vont aider les animaux, lutter par des appels contre la déforestation dans certains pays pour aider la faune animale qui n’a pas demandé d’être sacrifié sur l’autel de la gourmandise aveugle de produits sucrés, qui vont manifester, qui par une prise de conscience vont se lever et lutter contre l’indifférence qui dure depuis des siècles. C’est ce qu’est la vie dans une société matérialiste qui a recouvert la surface de la Terre depuis qu’il est.

Les êtres humains payaient de leur vie, à l’indifférence de leur semblable, il ne fait pas bon de venir au monde dans une partie de la planète, où règnent les famines la pauvreté la guerre. Au 21° Siècle plus de 200 millions d’êtres humains sont décédés par la guerre, les animaux sont logés à la même enseigne, car ils sont réduits en esclavage pour l’aider dans sa folie meurtrière. Le nombre de chevaux qui ont été descendus dans l’obscurité dans des mines à charbon pour aider l’être humain à tirer des wagonnets à charbon, et qui ne sont remontés à la surface de la terre au soleil morts. Pourtant la lumière est la vie la joie mais là c’est le néant.

Heureux les bien nés, venir au monde c’est comme une loterie, et malheureux sont ceux qui connaîtront les guerres, la famine, le manque d’eau et j’en passe…

A la fin du 7° jour le Paradis existant, l’humain ayant fauté il ouvrit la perdition depuis. Mais il y a des  formes de vie qui n’ont pas entaché le Paradis par un comportement répréhensible, ce sont en fait toutes les formes de vie sauf l’être humain. Et ce qui  est paradoxal c’est que l’être humain martyrise extermine toutes ces vies les animaux, oiseaux…… qui n’ont pas fauté, qui n’ont pas entaché le Paradis.

Vous avez oublié que les animaux et les autres formes de vie sont vos cousins et que les êtres humains sont vos Frères et vos Sœurs, que juste à côté de vous ou perdus dans un coin de la planète ils ont besoin de vous, les années passent, les siècles ils attendent depuis longtemps. N’entendez-vous pas ces hurlements ces aboiements de ces chiens emprisonnés dans des cages rouillées par leur sang séché, de ce pays lointain, où massacrés par ces bourreaux à coups de bâtons ils vont servir de nourriture pour ces êtres humains ? Et ils ne vont pas être tués pour leur enlever leur peau cela va se faire de leur vivant, que voulez-vous il ne faut pas abîmer cette fourrure qui va terminer en manteau sur le dos de ces êtres humains indifférents à la souffrance animale ou de leur prochain, ils s’en foutent complètement, le plus important c’est de s’exhiber avec ces manteaux de fourrure sur le dos. Ils n’entendent rien trop occupés à aduler le Veau d’or, le bruit de cette fête foraine couvre les appels aux secours de ces êtres humains qui demandent de l’aide, de ces aboiements d’animaux assassinés sur l’autel d’un besoin de nourrir ce monde matérialiste à tout prix.

Je suis celui qui s’occupe de vos semblables décédés car vous ne pouvez pas le faire, trop occupés quelques fois à pleurer. Cela ne peut être autrement l’être humain qui considère son prochain comme un objet, qui considère les animaux, oiseaux, végétaux …comme des objets ne peut faire autrement que de considérer la mort comme un objet, et alors de pleurer sur ses proches décédés. Dommage ! avoir en fin de vie comme solde de tout compte un cercueil, s’éloigner de la réalité, il n y a que la fraternité, la spiritualité, l’aide à autrui, le respect de toutes les formes de vie qui peuvent permettre de passer la mort. La mort est un faux problème. Par ces réflexions je n’ai pas cherché à convaincre car cela ne servira à rien. L’insoutenable visage de l’inégalité de vie va continuer à prospérer sur l’humanité.

Olivier Emphoux,
Le 25 janvier 2019

Embaumeur Diplomé de The British Institute of Embalmers Angleterre.

Parachutiste au 6 Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine à Mont de Marsan 1981 1982.

Livre « Entre mes mains » Confidences d’un embaumeur Olivier Emphoux par Annette Geffroy Editions de Monseny.

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